Comment le travail est-il affecté par le réchauffement climatique en France ?
📣Le dernier rapport d’Oxfam[1] dénonce le manque d’anticipation des entreprises et des élus face aux conséquences de la chaleur. Il pose également la question de la santé au travail, et bien peu de choses ne semblent avoir évolué depuis le rapport de l’ANSES[2] en 2017 qui déjà alertait sur l’augmentation des risques professionnels liés à la hausse des températures, l’évolution de l’environnement biologique et chimique, et la modification de la fréquence et de l’intensité des aléas climatiques.
Oxfam rappelle que 36% des travailleurs français sont déjà exposés à des températures excédant 35°C sur leur lieu de travail. Ce que le rapport évoque en filigrane, c’est le lien direct entre conditions climatiques et bien-être physique, mental et social au travail dans toutes les professions. Certains travailleurs sont plus vulnérables aux effets du changement climatique sur la santé que la moyenne. Ceux qui travaillent à l’extérieur bien sûr, dans des domaines tels que l’agriculture, la construction ou les transports. Ils sont exposés aux températures extrêmes, à la mauvaise qualité de l’air et aux parasites porteurs de maladies. Ceux qui travaillent dans des environnements intérieurs aussi. De nombreux ouvriers en France travaillent dans des environnements chauds qui ne sont pas, ou pas suffisamment ventilés, climatisés, végétalisés, dans lesquels les températures dépassent régulièrement les 21°C ou 22°C propices au bien-être au travail. De nombreuses entreprises, mais aussi des unités de soin, des EHPAD, des écoles, imposent à leurs employés de travailler dans des locaux qui ne sont pas adaptés aux températures élevées, vagues de chaleur ou canicule.
Oxfam souligne que d’ici 2030, c’’est à dire demain, 55% des écoles seront exposées aux températures excédant 35°C, et 100% des écoles maternelles des Bouches du Rhône, de la Seine-Saint-Denis, de Paris et de la Gironde.
Peut-être faut-il rappeler que la chaleur provoque une baisse importante de productivité dès 24°C et qu’elle chute de moitié au-delà de 30°C. Peut-être faut-il rappeler également que la chaleur provoque fatigue, baisse de vigilance, stress, arrêts et accidents du travail. Le stress thermique est à l’origine de milliards d’heures de travail perdues au niveau mondial (près de 650 milliards d’heures perdues chaque année entre 2001 et 2020, soit 155 millions d’emploi à temps plein). En France, ces heures représentent 0,1% à 0,5% du PIB, soit autant d’heures perdues que pendant les confinements liés au Covid-19. Compte tenu des projections du GIEC, la situation va se détériorer rapidement. Peut-être faut-il là encore rappeler que la France se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne de la planète, et que l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus vite.
Les chiffres qui précèdent sont gigantesques mais restent abstraits tant qu’ils n’ont pas été rapporté au cas particulier de chaque entreprise et chaque école, hôpital, et chaque bâtiment public de chaque commune. C’est sans aucun doute ce qui explique l’inaction des élus et des entreprises. En 2017, la première recommandation de l’ANSES était de promouvoir la sensibilisation aux effets du changement climatique sur la santé, par le biais de l’information. Le rapport d’Oxfam confirme l’urgence pour les chefs d’entreprises, les gestionnaires de risque, les responsables des plans de continuité d’activité, et les élus bien sûr, de faire des diagnostics de vulnérabilité climatique clairs, précis, et objectifs portant sur chaque usine, entrepôt, bureau, et bâtiments qui accueillent des travailleurs, des élèves, des patients. Ce n’est qu’en chiffrant avec précision le risque auquel chaque site est exposé, en projetant année par année l’évolution de ce risque, et en traduisant cette évolution en conséquence économique et financière, que les décideurs auront entre les mains les éléments qui justifient l’investissement dans les actions d’adaptation.
Adapter l’outil de travail au changement climatique, c’est préserver la rentabilité, le patrimoine, et comme le rappelle le rapport d’Oxfam, le bien-être et la santé au travail. C’est en quoi le Diagnostic de Performance Climatique de Tardigrade AI constitue un moyen privilégié de compréhension des risques climatiques actuels et projetés sur les biens et les personnes et vous aide à bâtir votre stratégie de résilience opérationnelle, financière et avant tout humaine.